La REcyclerie, ou quand le cinéma rallume les étoiles sur les rails de Paris

Partagez !

Chaque été, dans le nord effervescent de Paris, un miracle discret se répète : des rails désaffectés reprennent vie, non pas pour le passage d’un train, mais pour celui d’idées, d’émotions, de luttes et de récits venus du monde entier. La REcyclerie, tiers-lieu emblématique du 18e arrondissement, vient d’être saluée par Time Out comme l’un des plus beaux cinémas en plein air de la planète. Et ce n’est pas volé.

Dans un monde où les écrans envahissent les poches et les murs, il est rare de tomber sur un lieu qui réinvente véritablement la manière dont on regarde un film. Ici, on s’assoit sur un transat, entre deux plants de tomates ou de tournesols, et on laisse le ciel faire office de plafond. Le bitume a disparu sous la végétation et la Petite Ceinture devient une scène poétique où cinéma rime avec conscience.

Ce qui distingue la REcyclerie, ce n’est pas seulement son décor ferroviaire sublimé par les guirlandes et le soleil couchant. C’est son engagement. Son festival estival, Gare aux Docs, donne la parole aux cinéastes qui, de Paris à Gaza, du Brésil à la ZAD, filment un monde qui résiste, qui rêve, qui propose. La programmation 2025 est à ce titre révélatrice : du climat à la démocratie, en passant par la nature ou l’écologie urbaine, chaque film proposé est un écho, une vibration du réel, une invitation à débattre.

À travers ces projections, La REcyclerie ne cherche pas à convaincre, mais à faire dialoguer. Elle refuse le didactisme moralisateur et préfère une approche sensible, collective, inclusive. Car ici, on vient autant pour voir un film que pour rencontrer les autres, discuter, parfois s’engager.

Être classé parmi les plus beaux cinémas en plein air au monde aux côtés de lieux mythiques d’Asie, d’Amérique Latine ou d’Australie, c’est pour la REcyclerie une consécration. Mais aussi la preuve que le local — quand il est sincère, enraciné et généreux — peut rayonner loin. À l’heure où les grandes métropoles se cherchent un avenir soutenable, ce type d’initiative prouve que culture, écologie et convivialité peuvent s’allier.

Paris y gagne aussi une carte postale nouvelle : celle d’un cinéma libre, sans pub ni pop-corn, mais avec du sens, des rires, des débats, du végétal et du lien. Le 18e devient alors un laboratoire d’utopies douces où se croisent les générations et les cultures, à rebours des clichés sur la fracture sociale ou territoriale.

Le programme 2025 : un tour du monde des luttes

Du 4 juillet au 30 août, Gare aux Docs s’étale sur 9 week-ends avec des projections gratuites, toujours à 21h. Parmi les temps forts :

  • ZORA, le climat de la révolte (Bonnant & Amenel) : regard lucide et urgent sur l’écoféminisme africain.
  • Nature : pour une réconciliation (Yann Arthus Bertrand) : appel à repenser notre lien au vivant.
  • Il fait nuit en Amérique (Ana Vaz) : réflexion poétique sur la mémoire et la disparition, en marge de la saison France–Brésil 2025.

Chaque film est accompagné d’un temps d’échange, parfois en présence des réalisateurs, parfois en partenariat avec des collectifs militants, parfois simplement autour d’un verre.


🎟 Entrée libre mais réservation obligatoire chaque jour de séance.

📍 REcyclerie – 83 boulevard Ornano, Paris 18e | Métro Porte de Clignancourt (L4)


Et si c’était ça, le cinéma du XXIe siècle ? Moins de tapis rouge, plus d’herbe sous les pieds.


Partagez !
contact : presse@superhero.fr - Copyright Guillaume Louyot - Onickz Artworks