Le 13 juin prochain, les portes de l’UGC Normandie, l’avant-dernier cinéma des Champs-Élysées, se fermeront définitivement. Ce lieu, chargé d’histoire, a accueilli des générations de cinéphiles depuis son ouverture le 4 février 1937. Avec ses 2000 fauteuils, il représentait un des bastions de la culture cinématographique parisienne. Pour marquer ce triste moment, Guillaume Louyot (Onickz Artworks) a réalisé une vidéo intitulée « Crépuscule du Cinéma UGC Normandie. » Pendant 6 minutes, il nous invite à traverser les salles désertes du cinéma, offrant une perspective minimaliste et mélancolique. Les plans, rappelant l’intérieur d’un vaisseau abandonné, capturent la majesté de la salle principale et l’intimité de la salle 2, toutes deux vides et silencieuses.
Le cinéma Normandie impressionne par ses volumes : une salle en éventail de 45 mètres de long, 37 mètres de large et 14 mètres de hauteur, conçue par les architectes Pierre de Montaut et Adrienne Gorska. À l’ouverture, La Cinématographie française loue sa galerie éclairée et sa décoration somptueuse, comparant l’expérience à celle d’un navire de luxe.
Une acoustique exceptionnelle est obtenue grâce à des revêtements en tissu amiante incombustible. Comme les grands cinémas de l’époque, le Normandie est doté d’une fosse d’orchestre et d’une scène profonde permettant d’accueillir de grands spectacles.
Pour inaugurer la salle, la direction choisit « L’Invincible armada » d’Erich Pommer, avec Laurence Olivier, Flora Robson et Vivien Leigh. La première attire le Tout-Paris malgré des conditions météorologiques défavorables et des pannes d’électricité.
Pendant l’Occupation, le Normandie programme des productions allemandes, comme « Les Quatre plumes blanches » et « Quasimodo. » En 1940, il est repris par Serge Desraine et rouvre avec un spectacle de music-hall.
Après la Libération, le Normandie redevient une salle d’exclusivités avec des films français majeurs comme « Les Caves du Majestic » et « Le Diable au corps. » Durant les années 1950, le cinéma adopte le CinemaScope avec des films comme « La Tunique. » En 1967, il est transformé en complexe de quatre salles, réouvrant en 1969 avec « Que la bête meure » de Claude Chabrol. Le cinéma devient alors une référence sur les Champs-Élysées.
Cette vidéo évoque la fin d’une époque, la disparition d’un lieu où tant d’émotions ont été partagées. En regardant « Crépuscule du Cinéma UGC Normandie, » on ne peut s’empêcher de ressentir une profonde nostalgie pour ce cinéma qui a marqué l’histoire des Champs-Élysées et de Paris. La fermeture de l’UGC Normandie est une perte pour tous les amoureux du cinéma, mais grâce à l’œil artistique de Guillaume Louyot, son essence continuera de vivre à travers cette œuvre visuelle. Nous vous invitons à découvrir cette vidéo émouvante et à rendre hommage à ce lieu emblématique, témoin de tant de souvenirs cinématographiques.
Sources historiques : https://salles-cinema.com/paris/cinema-ugc-normandie-a-paris