La Nouvelle Vague : quand un cinéaste américain revisite la naissance d’un mythe français

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Hier soir, à la Cinémathèque française, le public parisien a découvert en avant-première La Nouvelle Vague, en présence de son producteur Laurent Pétin. Un film étonnant à plus d’un titre : réalisé par un cinéaste américain, il raconte de l’intérieur le tournage d’À bout de souffle et, plus largement, la naissance d’un mouvement qui bouleversa l’histoire du cinéma.

« This is not about remaking Breathless, but looking at it from another angle », explique le réalisateur dans ses notes d’intention. Son objectif : plonger dans l’année 1959, retrouver l’atmosphère d’un tournage improvisé, entre certitudes fragiles et audaces déconcertantes. Le film refuse la reconstitution académique pour adopter une énergie brute, vivante. Noir et blanc élégant, rythme alerte, humour qui fait mouche : La Nouvelle Vague évite le piège du pastiche et trouve le ton juste.

La distribution, en grande partie composée d’acteurs français, surprend par sa justesse. Guillaume Marbeck, dans la peau de Jean-Luc Godard, impressionne par un mélange de nervosité et d’insolence. Autour de lui, Zoey Deutch incarne une Jean Seberg vibrante, tandis qu’Aubry Dullin prête à Belmondo une désinvolture malicieuse. On croise Truffaut (Adrien Rouyard), Chabrol (Antoine Besson), Coutard (Matthieu Penchinat)… autant de figures restituées avec une fraîcheur communicative.

Le film s’inscrit dans une tradition de cinéma sur le cinéma, convoquant en filigrane La Nuit américaine de Truffaut ou 8 ½ de Fellini. Mais plutôt que de céder à l’autobiographie, le réalisateur choisit l’angle d’un moment fondateur : la première fois qu’un critique de cinéma passe derrière la caméra, armé d’audace plus que de certitudes.

Les citations qui jalonnent le récit — de Sartre à Belmondo, de Cocteau à Suzanne Schiffman — rappellent que la Nouvelle Vague fut autant un élan collectif qu’une somme de voix singulières.

Raconter À bout de souffle vu de l’intérieur aurait pu sembler une gageure. Mais La Nouvelle Vague réussit à être à la fois drôle, tendre et mélancolique. C’est une lettre d’amour à ceux qui ont osé croire que le cinéma pouvait se réinventer avec une caméra légère, un micro prêté et une liberté insolente.

À la sortie de la salle, le sentiment était unanime : loin d’un exercice de style, ce film ranime l’énergie fondatrice qui fit naître une génération entière de cinéastes. Et rappelle qu’en matière de cinéma, le risque et l’invention valent toujours mieux que la nostalgie. Sortie le 8 octobre en France.


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